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Bat Trang – Le village des porcelaines

« L’existence de villages dotés de métiers traditionnels est une caractéristique du delta du Fleuve Rouge. »[1] écrit Huu Ngoc dans l’un de ses fameux articles. Le village de Bat Trang, spécialisé dans la céramique, se situe dans la banlieue de Hanoi et attire chaque année de nombreux touristes.

Si « l’ancien Bat Trang, très pittoresque avec ses paillottes et ses ateliers paysans, a presque disparu. »[2]; son savoir-faire, lui, ne s’est pas perdu et continue aujourd’hui encore de faire la renommée du Vietnam à l’international. VACTOURS revient dans le présent article sur le célèbre village des porcelaines et de la céramique.

 

« Bát Tràng (bat : bol + trang : atelier, site) a été depuis longtemps célèbres par ses bat dan; bols de faïence très employés dans le delta du Fleuve Rouge; et par ses briques très solides pour la fabrication de citernes et de « bassins en demi-lune » […]. On vantait la merveilleuse adresse de ses potiers qui pouvaient; sans moule, façonner des bols identiques par la forme et la grandeur. »[3], nous rappelle l’érudit Huu Ngoc. L’étymologie des noms de villages de métier au Vietnam suit le même principe que pour les rues commerçantes du Vieux Quartier de Hanoi (« Rue du Chanvre »; « Rue du Sucre », etc.), autrefois chacune consacrée à un savoir-faire particulier.

De même qu’en Chine, chaque village ; chaque rue de métier tire son nom du métier qui le fait vivre.

 

  • Le village de la céramique, une histoire vieille d’au moins six siècles

« Une production de céramique existe près du site actuel de Bát Tràng depuis au moins le xive siècle (selon certaines sources; depuis même le xiie siècle – pendant la dynastie des Lý; suite à la fondation de Thăng Long/Hà Nội, en 1010). Pendant la dynastie des Le, en 1435, le village a dû fournir un jeu de 70 plats et bols en guise de tribut; présenté à l’empereur de Chine. Les porcelaines et faïences chinoises étaient depuis longtemps la référence extrême-orientale (toutes les légendes d’ancêtre de métier dans les villages de potiers et céramistes du delta attribuent des origines chinoises à ce savoir-faire tonkinois).

Cet événement laisse conclure que la céramique de Bat Trang devait déjà avoir atteint un certain niveau de sophistication au début du xve siècle; pour qu’un tribut de vaisselle d’un pays vassal soit jugé potable. »[4]; nous expliquent Sylvie Fanchette et Nicholas Stedman dans leur ouvrage sur les villages de métier au Vietnam; soulignant ainsi les compétences reconnues des potiers vietnamiens; le développement d’un savoir-faire local au service d’un empire étranger et; par conséquent, les rapports inextricables entre art et politique/représentation du monde.

 

  • Une popularité internationale

Ce savoir-faire développé dans la région du Delta du Fleuve Rouge s’est très rapidement exporté en Asie; puisque « les fameuse porcelaines du village de Bat Trang […] étaient vendues jusqu’au Japon [aux XVII-XVIIIe siècles] »;[5] et ont même inspiré la production locale de l’archipel nippon. En outre, on a retrouvé des traces de la céramique vietnamienne jusqu’en Turquie où un sultan ottoman avait fait l’acquisition d’un vase très ancien issu du village vietnamien.

Du fait de la mondialisation; l’exportation massive de porcelaine et de céramique de mauvaise qualité en provenance de la Chine a longtemps imposé son monopole sur le marché; mais, au fil des années, la préférence pour les choses de qualité – tant sur le plan esthétique que le plan matériel; qui durent dans le temps autrement dit, a favorisé la réémergence et la mise en valeur de savoir-faire nationaux et régionaux qui avaient dû s’écraser sous le poids du nombre. « Les gens de goût préfèrent la porcelaine vietnamienne traditionnelle de Bát Tràng »[6]; se réconforte Huu Ngoc dans un article consacré au fameux village vietnamien.

 

  • Les techniques de confection de la céramique de Bat Trang

Plusieurs étapes sont à suivre dans la réalisation des produits artisanaux du village de Bat Trang, que nous ne détaillerons pas :

  1. La préparation de l’argile qui dure de trois à quatre mois ;
  2. Le façonnage, que les potiers réalisent au tour ou au moulage, suivi d’une période de séchage ;
  3. La décoration et la glaçure, à travers les représentations d’animaux mythiques; de paysages, de caractères, de scènes de la vie quotidienne, etc. ;
  4. La cuisson au four.

 

  • L’utilisation des produits de l’artisanat céramique 

« Au Vietnam, l’artisanat céramique a une signification culturelle; historique et sociale profonde et continue depuis des siècles à jouer un rôle considérable dans la vie matérielle et spirituelle. »[7] précisent Sylvie Fanchette et Nicholas Stedman.

L’utilisation au quotidien des produits de l’artisanat céramique est visible dans chacune des activités sociales et spirituelles de la vie des Vietnamiens : ustensiles de cuisines, vases à fleurs, immenses jarres à eau, à alcool et à riz, mais aussi tasses et sous-tasses, assiettes, plateaux, services à thé, cendriers, statues, bijoux, etc. Après avoir longtemps utilisé des produits importés de Chine, le Vietnam remet au goût du jour son propre artisanat, au plus grand bonheur de tous.

 

En conclusion :

Un séjour dans le Nord du Vietnam ne peut manquer l’étape de la visite du village de Bat Trang.

Pour plus d’informations, contactez l’une des conseillères de voyage de notre agence VACTOURS !

[1] Huu Ngoc, « Promenade sur le Fleuve Rouge » in À la découverte de la culture vietnamienne, Éditions The Gioi, Hanoi, 2014 : p.39

[2] Huu Ngoc, « Le village des bols » in À la découverte de la culture vietnamienne, Éditions The Gioi, Hanoi, 2010 : pp.406-407

[3] Idem

[4] FANCHETTE, Sylvie ; STEDMAN, Nicholas. Itinéraire 2. Poteries, battage de l’or et médecine traditionnelle (Gia Lâm) In : À la découverte des villages de métier au Vietnam : Dix itinéraires autour de Hà Nội [en ligne]. Marseille : IRD Éditions, 2009 (généré le 25 février 2020)

[5] « Pèlerinage à Nhi Khê », in À la découverte de la culture vietnamienne, Éditions The Gioi, Hanoi, 2010 : p.95

[6] Huu Ngoc, « Le village des bols », Op.Cit.

[7] FANCHETTE Sylvie ; STEDMAN Nicholas, Op.Cit.

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