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Hạ Thái, village traditionnel de la laque

L’érudit vietnamien Huu Ngoc concluait l’un de ses anciens articles ainsi : « La laque vietnamienne moderne, partie d’une tradition plurimillénaire et du fruit de plusieurs acculturations, pourrait donner un exemple de fidélité à l’identité culturelle nationale, fidélité si on peut dire dynamique et évolutive. Plusieurs villages de la banlieue hanoïenne pratiquent la laque. »[1] Comme la plupart des savoirs faires au Vietnam, la laque – art antique – est soumise au dilemme tradition/modernité ; elle doit donc à la fois satisfaire les exigences techniques qui font sa réputation à l’international, tout en élargissant son marché pour vendre au plus grand nombre.

Découvrez, avec VACTOURS, le village de Hạ Thái, situé au sud de Hanoi et spécialisé dans la laque vietnamienne.

 

La laque est un « genre de plastique naturel »[2] et « provient du suc laiteux obtenu par incision de l’arbre à laque, cây sõn (Rhus succedanea) »[3]. On prélève de cette plante un genre de résine que l’on traite ensuite, suivant plusieurs procédés : décantation, purification, coloration. Huu Ngoc résume la préparation de la laque dans l’article susmentionné : « On prépare la laque à partir de la sève du laquier qui pousse dans la moyenne région du Nord; en particulier dans la province de Phu Tho; berceau de la culture Viêt de Dông Son qui avait fleuri pendant l’âge du bronze. Le liquide obtenu par incision de l’arbre est transparent. Traité, il a la couleur noire (son then) ou la couleur brune ‘’aile de cancrelat’’ (canh gian). »[4]

On la retrouve principalement en Chine, au Japon, en Corée, en Thaïlande et en Birmanie.

Depuis quelques décennies, on a commencé à produire de la laque synthétique de manière industrielle; de moins bonne qualité et à prix plus attrayant que la laque naturelle.

La laque s’applique sur un nombre conséquent de surfaces (bois, pierre, feuilles, papier, terre, dents, peau, cuir, rotin, céramique, etc.).

 

  • Une longue histoire de la laque vietnamienne

Si Huu Ngoc fait remonter « la naissance de cette industrie primitive au IVe siècle av.J.-C. dans le delta du Nord »[5] au Vietnam, pour ce qui est du village de Hạ Thái « certains disent que la laque est apparue […] il y a plus de 200 ans »[6].

Le berceau de cet artisanat serait en Chine, il y a près de 3000 ans; se serait développé au Vietnam sous les dynasties royales après l’indépendance (XIè-XVè siècles) pour connaître son âge d’or entre le XVIIè et le XIXè siècles. À cette époque-là, « la laque vietnamienne a connu un plein essor; surtout au service de la religion (décoration architecturale, statues, palanquins, panneaux latéraux et verticaux, colonnes…).

Elle contribuait également à la momification des moines bouddhiques. »[7] Pendant la colonisation, l’artisanat de la laque vietnamienne se confronte à des nouvelles tendances issues de l’Occident ; le savoir-faire se profane, en quelque sorte, au service du plus grand nombre. Sous l’impulsion de l’Ecole supérieure des Beaux-arts de l’Indochine, la laque vietnamienne connaît une nouvelle dynamique : « L’artisanat ancien […] essentiellement décoratif s’est mué en un art moderne, un art véritable, capable d’exprimer toutes les nuances de sentiments et de pensées. L’Ecole des Laqueurs de Hanoï a fait ainsi son apparition grâce aux efforts des jeunes étudiants vietnamiens de cet établissement. »[8]

À Hạ Thái proprement dit, « l’art de la laque était entre les mains de grands experts et artisans talentueux. Avec l’ouverture du pays, la production de masse des produits en laque a explosé ; de nos jours, on forme au rabais des ouvriers qui passent des couches de laque et poncent des objets à laquer sans souci d’esthétisme ou de qualité. »[9] De fait, la quantité finit par primer sur la qualité, en dépit d’un savoir-faire qui a su perdurer par-delà les siècles.

 

  • Que laque-t-on au Vietnam ? 

Au départ, le laquage concernait essentiellement les objets de culte, les objets mortuaires ; elle s’est ensuite élargie à l’aristocratie, pour, finalement, au tournant du XIXe siècle, se démocratiser.

Sylvie Fanchette et Nicholas Stedman nous renseignent : « Voici certaines choses qu’on peut trouver enduites de laque : poutres, colonnes, portails, portes, meubles de toutes sortes, statues (beaucoup de statues), trônes, autels, palanquins, sentences parallèles, panneaux latéraux, bougeoirs, livres, cercueils, paravents, rames, boucliers, manches de lances, attelages de chevaux, marionnettes sur l’eau, pousse-pousse, boîtes, plateaux, assiettes, bols, baguettes, tableaux, bijoux, oreillers, abat-jour, vases à fleurs, échiquiers, compotiers, dents et momies de bonzes. »[10]

 

En conclusion :

Partez avec VACTOURS à la découverte des villages de métier traditionnels de la région du Delta du Fleuve rouge, en banlieue de Hanoï.

[1] Huu Ngoc, À la découverte de la culture vietnamienne, Editions The Gioi, Hanoi, 2014 : pp.1123-1124.

[2] FANCHETTE, Sylvie ; STEDMAN, Nicholas. Itinéraire 5. Laque, sculpture sur bois et objets en corne (au sud de Hà Nội) In : À la découverte des villages de métier au Vietnam : Dix itinéraires autour de Hà Nội [en ligne]. Marseille : IRD Éditions, 2009 (généré le 11 mars 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irdeditions/6568>. ISBN : 9782709918497. DOI : https://doi.org/10.4000/books.irdeditions.6568.

[3]  Idem

[4]  Huu Ngoc, Op.Cit.

[5] Idem

[6] Sylvie Fanchette et Nicholas Stedman, Op.Cit.

[7] Huu Ngoc, Op.Cit.

[8] Sylvie Fanchette et Nicholas Stedman, Op.Cit.

[9] Huu Ngoc, Op.Cit.

[10] Sylvie Fanchette et Nicholas Stedman, Op.Cit.

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